Équateur 2014 : Drôle de souhait

Mes textes semblent un peu désarticulés… mais c’est un peu comme cela que je me sentais lorsque j’ai écrit ces entrées de journal. 

28 mai 2014

Finalement, après la réunion, Maria a propose de venir dormir avec moi. Ce que j’ai accepté sur le champ. Hier soir, j’ai fait une crise de panique. J’ai pris une gravol car j’avais mal au cœur. Je n’ai pas mangé lors du souper et j’avais peu mangé pour le dîner. Ce n’est pas que c’est mauvais, c’est que ça ne rentre pas. Après une heure de sommeil, soit vers 8h00, j’ai entendu des voix. Lorsque j’ai ouvert les yeux, ils étaient cinq dans ma chambre a prier. C’était plutôt étrange. En fait, très troublant. Après avoir pris conscience de la situation, la gravol ayant toujours une emprise sur moi, je me suis rendormie.  J’ai dormi cette nuit-là.

Au matin, je n’ai pas vraiment mangé. Tout est tellement salé. Je ne sais pas s’ils ont des problèmes de reins.  Aujourd’hui, j’ai travaillé à l’école. On a joué au soccer et observé les classes.

Hier, j’ai vraiment paniquée.  J’ai vraiment honte de moi-même. Je n’aurais jamais imaginé réagir comme cela. Je me demande comment je vais faire pour passer au travers des trois semaines. Ce soir, je dors chez une autre famille. J’ai peur d’être seule. C’est dure de n’avoir personne avec qui parler avant de se coucher.

Me voilà dans ce grand voyage, à souhaiter être chez moi. Dans les bras de mon chum, ou encore assise dans le salon avec ma mère. Le confort me manque. Je ne sais pas si je saurai m’y habituer. Je n’étais pas prête pour cette expérience je crois. C’est beaucoup à la fois : nourriture, espagnol, inconfort, solitude, maux de ventre, fatigue et ne pas pouvoir écrire à ceux que j’aime. C’est difficile. C’est beaucoup d’émotions. C’était un peu naïf de ma part de croire que je serais capable de dormir seule en Équateur alors que je ne suis même pas capable au Québec. Je voudrais juste être en boule et pleurer. Oh la la. J’ai peur des émotions que j’aurai dans les trois semaines prochaines.

Bref, je suis très désorientée. C’est épuisant tous ces sentiments.  Demain, école et Otavalo. Bon, espérons que j’aurai une bonne nuit.

Équateur 2014 : Esseulée

27 avril – Le choc culturel

Nous sommes partis de Quito pour Otavalo vers 8h du matin. Trois heures plus tard, après de merveilleux paysages, nous avons mis les pieds sur les terres de la communauté de Caluqui. Après la nuit sans sommeil que j’ai eu, ma sensibilité naturelle est très élevée.

Donc nous voilà dans la salle communautaire, aussi connue sous le nom de ‘’Casa communal’’. Nous sommes en rond avec les familles et les personnes importantes du village. On nous parle en espagnol. Je ne suis pas habituée à l’accent et je ne comprends pas vraiment tout. Marie-Jeannine me traduit ce qui m’échappe. Chacun notre tour, on se présente et je rougis. Mon nom fait rire les gens de là-bas, car la prononciation de Caro est aussi le mot pour automobile en espagnol. Ensuite, c’est le moment où nous sommes jumelés à nos familles. Ma mère équatorienne se nomme Gabriella, elle veut que je l’appelle Gaby. La responsable de la communauté lui apprend que je suis végétarienne. Elle est un peu surprise je crois.

Tranquillement, nous partons avec nos familles à la maison. J’ai un petit pincement, car je suis seule dans ma famille. C’est mon choix, mais c’est quand même difficile à ce moment-là.  Je suis mal à l’aise avec mon choix, je me sens seule, déroutée. Jusqu’à maintenant, tout va bien pourtant. Je visite la maison, c’est mon premier petit choc. C’est petit, en ciment… c’est différent. À première vue, ça me semble dénuée de charmes. En ce moment, mon confort me manque déjà. J’ai peur, j’appréhende.

Elle me montre ma chambre. Il n’y a pas de lumière aujourd’hui, il y a un problème dans le village. Avec la lumière du soleil, je vois des peintures religieuses. Il y a aussi un Jésus dans une crèche et une Vierge de Guadalupe. Un demi-lit, une chaise et un vieil ordi inutilisable. Pendant 15 minutes, elle me parle de religion. Je ne comprends pas trop, mais je capte que c’est très important pour elle, comparativement à moi. Je lui explique que je ne suis pas pratiquante et cela la rend perplexe, mais ça ne lui dérange pas vraiment.

Ensuite, c’est la cuisine. C’est petit, il n’y a pas de table pour manger. Dehors, il y a trois chiens, dont deux chiots. L’un d’eux semble malade et ils sont tous maigres. C’est difficile pour moi, car je considère que les animaux sont aussi ou presque autant important que nous.

Nous nous rendons chez sa mère. C’est là que nous allons dîner. Elle parle vite, avec du Quechua. Je ne comprends pas du tout ce qu’elle dit. Elle me sert le dîner. Du maïs froid, avec ce qui me semble être les fèves de soya. Après ma première bouchée de maïs, j’ai un choc. Inconfort, inconnu. Les larmes me montent aux yeux, tout comme la panique augmente. Je vais aux toilettes, je pleure. Je suis totalement déstabilisée. Je pense à mon amoureux, à ma famille. J’essaie de me ressaisir. Rien à faire, dès qu’il y a une seconde de silence, je recommence à pleurer. Je me sens tellement seule. C’est trop en même temps et tout ce que j’arrive à penser c’est : MAIS POURQUOI JE ME SUIS INSCRITE À ÇA ?

Finalement, je demande à retourner à la maison pour me reposer. Je passe l’après-midi à pleurer. Je me sens seule, je veux quelqu’un avec moi. J’ai tellement honte de comment je réagis, je me sens tellement mal et c’est la première fois que je me sens comme cela.

 

J’aimerais terminer cet article en soulignant que j’ai vécu un choc culturel intense, mais par contre, je réitère que ce fût la plus belle expérience de ma vie.

Équateur 2014 : Les premiers pas

26 mai 2014

Je suis finalement arrivée en Équateur. Nous sommes dans une petite auberge à Quito. Les décors sont si beaux et surtout, plein de couleurs. Je suis avec quatre compagnes de voyage dans la chambre. L’aventure commence et c’est excitant. Ce fût malgré tout une très longue journée. Entre les vols et les déplacements, cela fait plus de 22 heures de voyagement. Avion, bus, auto, marche. Bref, bien du chemin.

J’ai adoré les atterrissages d’avion. C’était plutôt intense, surtout avec les turbulences. Je pense que je me découvre un côté aventure et émotions intenses. Je m’en vais d’ailleurs trois semaines dans un tout autre monde que celui dont je suis habituée. J’aurai tellement d’anecdotes à raconter. Seul hic pour le moment, mon cerveau n’accepte pas encore tout cet espagnol. Mais je vais réussir, je le sais.

 

La première journée, c’est l’excitation. Nous sommes en groupe, à l’hôtel et nous commençons une aventure qui nous amène hors de notre zone de confort. Lors de cette première nuit, je n’ai pas dormi. J’avais mal au cœur, j’avais froid et j’étais trop stressée. Un petit conseil, partez reposé lors d’un voyage, surtout si vous êtes sujets au stress. C’est mon conseil du moment!

Avant le voyage : le décompte

Le dernier sprint avant le voyage fût éprouvant.
Bien que j’avais hâte de partir, j’avais aussi beaucoup d’appréhension. Il faut dire que je partais vers l’inconnu. J’avais quelques incertitudes, mais rien de majeure. L’excitation était à son comble et tout ce que je voulais, c’était partir!

 

4 mai 2014

Wow, il ne reste que 22 jours avant le départ. Je suis nerveuse, je dois commencer mes bagages. Il me manque des trucs. Oh là là! Mes examens en prennent un coup, je ne suis pas du tout concentrée… avec raisons!

 

6 mai 2014

20 jours, oh my god ! Nous avons eu notre dernière réunion aujourd’hui. Nous sommes bientôt prêts. Il faut commencer les bagages. Dans 20 jours l’aventure commence. Je n’en peux plus d’attendre !

19 mai 2014

Une semaine et c’est le grand départ. Sept longs jours et je mettrai les pieds en sol équatorien. J’ai tellement hâte, mais en même temps, je suis terrifiée. Je vais être en terrain complètement inconnu, seule dans ma famille, complètement immergée et sans pouvoir parler à ma famille, à mon chum. En fait, je pense que ce qui m’effraie le plus c’est de ne pas pouvoir raconter mes journées le soir en me couchant. J’ai peur de paniquer rendue là-bas, de perdre mes moyens ou de faire de l’anxiété. Mais bon, j’imagine que cela fait partie de l’expérience.

 

25 mai 2014

Ok, c’est genre demain le grand départ. I’m stressed out! J’ai tellement hâte. L’aventure commence pour de vrai demain, c’est juste wow, trop malade. J’arrive pas à gérer mes pensées et je pense à tout plein de trucs. J’ai passé une merveilleuse journée sur les plaines avec mon amoureux. Juste avant de partir, ça fait du bien. Ok, l’aventure commence, wow, wow, wow.

 

Demain, l’aventure commence pour de vrai.
Je vous souhaite de vivre une expérience de lecture aussi enrichissante que la mienne !

Avant le voyage : le souper bénéfices

23 avril 2014 – Avant souper

Hier soir, nous avons eu une réunion afin de préparer le souper bénéfices, régler les chandails et prendre une photo de groupe. Il y a beaucoup de filles dans le groupe, ce qui amène toujours un peu plus de complications lors de la prise de décision. C’est quelques fois exaspérant, mais surtout très comique. Nous sommes réellement chanceux, car nous avons un groupe où nous nous sentons bien, où règne une belle dynamique et un esprit d’équipe du tonnerre.

La vente des billets pour le souper a bien été. Tout le monde, ou presque, a vendu ses billets. Une personne s’est même forcée à s’auto-acheter des billets car elle n’avait pas réussi à en vendre. Pour ma part, je trouve cela mignon, car nous savons tous que cette personne a fait des efforts. J’ai été nommé superviseure pour le souper. Surprenant ? Pas avec ma personnalité ahaha. Je vais donc m’occuper du service, des communications avec le service de traiteur – Buffets Clémentines pour les intéressés – et je serai aussi ‘’responsable’’ que tout se passe bien. Bref, ils me font confiance et ça me touche énormément. J’essaie de prendre le moins de place possible, en tenant compte de ma personnalité bien sûre, car je ne voudrais pas qu’on me déteste. Tout ce que je veux, c’est que tout soit bien et aider.

Il ne reste que 33 jours et le temps semble passer comme une étoile filante. Malheureusement, c’est aussi le temps qu’il reste pour terminer l’amassement de l’argent afin de payer cette merveilleuse aventure. Par contre, je sais que tout sera ok, car on ne peut pas être malheureux lorsqu’une opportunité comme celle-ci est devant nous. Pour ma part, je prends cette opportunité et la rend encore plus importante ; j’y relie un projet. Je ferai un blogue de mes écrits, car j’écrirai chaque jour durant le voyage. Je pense que cela pourrait intéresser certaines personnes, et de cette façon, je pourrai partager mon expérience et transmettre ma passion du voyage. Bref j’ai maintenant un projet concret.

28 avril 2014 – Après souper

Enfin ! Le souper bénéfices est passé.  Tout compte fait, nous avons un excellent bilan. Que ce soit financier ou alors du déroulement de la soirée. Nous avons eu quelques imprévus, mais rien de dramatique. Le traiteur fût en retard, mais la nourriture plus qu’excellente. Par la suite, l’animatrice s’est désistée pour l’encan chinois. C’est donc moi qui a animé cette partie de la soirée. Je me suis d’ailleurs époumonée et nous avons découvert que mes capacités de calcul sont… faibles. J’ai fait ma germaine, comme demandée. Par contre, je dois réellement apprendre à déléguée, ça me ferait du bien.

Il ne reste que 28 jours avant le départ, c’est seulement 4 semaines. Ok, l’aventure commence bientôt.

 

Finalement, notre souper fût un succès certain. Nous avons su divertir les participants, le service fût bien fait et l’alcool bien vendu. Je suis fière de notre travail et je crois que nous le sommes tous. L’étape du souper bénéfices dans le financement d’un voyage comme celui-ci est importante. Non seulement pour l’argent amassée, mais aussi pour la promotion des organismes reliés à l’aventure. AVES par exemple vend les produits équitables achetés lors des voyages aux destinations offertes. De plus, les commanditaires sont annoncés tout au long de la soirée, leur offrant une bonne visibilité. 

Avant le voyage : camp de formation

Bien le bonjour à tous,

Me revoilà pour le premier article sur mon périple équatorien. Étant donné que pour n’importe quelle grande aventure, il est bien de se préparer, je commencerai avec le ‘’avant-voyage’’. C’est donc sur ce moment, ce sujet que portera ce premier texte. Je ferai quelques articles sur l’avant voyage et puis j’entamerai le récit du stage même par la suite. Bonne lecture.

15 avril 2014 – Dernier camp de formation

   Avant toute chose, laissez moi vous expliquer que sont les camps de formations. Ce sont en fait ce que nous surnommons les 24heures. C’est une soirée, une nuit et presque une journée où nous vivons des activités pour souder notre groupe et nous préparer à cette grande aventure. Nous apprenons à nous connaître, mais aussi notre pays d’accueil. C’est un passage important et aidant dans le processus de l’éveil social et de la coopération internationale.

Wow! Il reste 42 jours avant le départ. Nous avons eu notre dernier camp de formation  ̶   soit un camp de préparation et de création d’esprit de groupe pour le voyage  ̶  lors de la dernière fin de semaine. Ce fût une belle expérience, encore une fois, car c’est le troisième de ce genre. En effet, les activités qui ont eu lieues m’ont permis de cerner les personnes avec qui je pourrais avoir des étincelles. Ma personnalité vivante ainsi que le fait que je prends beaucoup de place sont des avantages, mais aussi des désavantages, car j’irrite certaines personnes. Durant ce camp, nous avons été soumis à des simulations de ce qui pourrait se passer lors de notre stage. Par exemple, des portions plus petites, le rationnement de la nourriture, le sommeil inconfortable, le stress… Toutes ces variantes, je vous le confirme, font ressortir le vrai caractère de chacun. Malgré tout, et à mon plus grand plaisir, nous avons une dynamique de coopération et de positivisme. Bien sûr, il y a des maillons qui méritent plus d’attention, mais je crois que notre force, c’est justement le soutient que nous apportons à ces personnes un peu plus négatives. Quelques exemples de notre entraide qui font en sorte que je suis fière de notre groupe sont le partage des surplus de nourriture, le soutient et l’appel au regroupement lors de situation difficile et bien plus encore.  Au fond, ce camp est très satisfaisant. Nous y avons aussi découvert certaines notions sur le choc culturel, un sentiment auquel il est important de se préparer. Maintenant, le voyage semble un peu plus tangible!

Ce périple fût possible grâce à AVES Québec 

Une histoire d’amour

Ayoye! Ça fait si longtemps.

J’espère que vous ne m’en voudrez pas trop. J’ai un peu de problème à être assidue. En fait, ma vie est tellement synonyme d’Ouragan, que quelques fois, j’en oublie où j’en suis. Par contre, sachez que j’aime toujours autant écrire. Peut-être réussirai-je un jour à faire ce blog sans l’oublier lorsque tout se met à tourner, à changer et à évoluer.

Parlant d’évolution, mon voyage en Équateur à évoluer. En effet, il a même eu lieu. Je viens tout juste d’en revenir (avec un goût indéniable de repartir). Ce fût un coup de coeur. Les voyages de coopération internationale sont probablement les voyages les plus enrichissants possibles.  J’étais dans une famille, que je vous présenterez bientôt. Je mangeais ce qu’ils mangent… même si quelques fois, cela ne me plaisait pas. Je réalisais des activités concrètes, comme travailler à la construction d’une chapelle, ou encore, travailler avec les enfants de l’école, de la garderie ou les personnes âgées du village.  Les gens étaient merveilleux et accueillants. Bien que quelques fois, il était difficile de communiquer avec les aînés (car ils parlent Quechua), j’ai pu apprendre beaucoup sur leur culture, leurs légendes et leurs traditions. J’ai aussi appris beaucoup sur ma personne. Des qualités comme des défauts, mais aussi sur comment je réagis aux évènements.

Une chose est sûre, je n’ai jamais été aussi zen que lorsque j’étais là-bas. Ma vision de certains principes a bien changé. Plus particulièrement, la simplicité volontaire. Peut-être devrais-je la pratiquer un peu plus ?

Bien sûr, je vais tout vous raconter en détail, par l’entremise de cet écran, car chaque jour j’ai écrit, chaque jour j’ai décrit et chaque jour je vous raconterai.

Au plaisir de savoir que vous avez lu,

Carolane
La nouvelle grande aventurière.

 Ce périple eut lieu grâce à AVES Québec